Sur le mot "littérature", je m'interroge. Sur la notion de littérature, je m'interroge...
Et sur le peu d'articles que nous avons écrits sous cette rubrique, je m'interroge.
Littérature....
"Ensemble des oeuvres écrites"... mais, paradoxe, quand on veut parler de propos superficiels, on dit aussi : "tout ceci n'est que littérature"...
Serait-ce à ce point imbriqué dans notre inconscient, que nous n'écrivions pas sur la littérature, sur les livres que nous lisons, sur les pépites qui nous aident sur le chemin, ou sur les erreurs de lecture que nous avons commises? (quand je parle "d'erreur", je pense à tous ces livres "abrutis", lus malgré tout parce qu'on "en parle", parce qu'on croit la publicité qui leur est faite, parce qu'on a besoin de lire du bout des yeux , du bout de la pensée, et même sans penser du tout, parce que parfois, on est tout de même intrigué par l'existence de ce genre de livres.... on a juste le droit d'arrêter leur lecture quand on veut....!)...
Je m'interroge toujours sur l'existence des quelques écrivains qui "vivent de leur prose", comme on dit, et qui publient à heure fixe, des livres tous moins originaux que les autres, avec un style digne du niveau d'une rédaction de collège, avec les mêmes recettes sans arrêt resservies, et sur le constat qui en est fait: "ah, les gens lisent. Ah, l'édition se porte bien....".
L'édition, oui....c'est-à-dire, encore une fois, une économie spécifique, un marché... le marché du livre...
La littérature, je ne sais pas.
Et bien, je lis. Et quand j'ai lu toute une journée, il m'arrive de penser: "je n'ai rien fait..."
Parce que je n'ai pas "bougé" au sens physique du terme, parce que je n'ai rencontré personne, alors qu'il faut ête "sociable, sociale"... parce que j'ai intégré certains diktats...
(Je vais m' attacher à les désintégrer...).
Oui, mais pour lire, comme pour écrire, il faut être seule, et goûter cette solitude qui permet d'aller à la rencontre de la littérature.
Bien sûr, il y a des espaces de lecture "collective", des espaces de partage.
Des gens qui savent si bien lire à haute voix, qu'on les écoute comme on écoute un conteur, comme un retour à une tradition orale.
Et puis tout ceux qui "pratiquent" la littérature... On les admire car ils écrivent, mettent en actes leurs pensées, leur imaginaire, leurs facultés à user des mots...
Moi, je lis.
Je pense avoir transmis ce goût de lire au moins à mes enfants, et à mes (petits) élèves, eux qui ne peuvent pas lâcher les livres qui sont dans la classe, jusqu'à les promener dans les landaus des poupées....
Et je partageais tant de livres avec ma mère et ma grand-mère.
Voilà, l'important, les livres partagés. Le sens de la littérature. Le lieu où l'on n'est pas vraiment seule.
Maman, nous avons tant lu de livres communs, que je t'ai prêtés, que tu m'as offerts... Je pensais parler de littérature, et ce chemin m'a mené jusqu'à toi.