L'extrait suivant est la traduction de la partie du discours retransmise sur la chaîne d'informations allemande Phoenix. Elle diffère sensiblement du discours publié sous forme écrite sur le site du gouvernement fédéral.
"Les raisons de la crise financière internationale se trouvent sans aucun doute dans la prise de risques incroyables et la pensée à court terme. Le développement durable en est en quelque sorte le contraire exact. C'est pourquoi ...je me suis attachée à promouvoir une charte d'économie durable, qui, selon ma conception - et il s'agit encore d'une "vision"- entrera un jour, à côté de la Convention des droits de l'Homme, en tant que Convention économique dans l'arsenal des valeurs fondamentales des Nations Unies...
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"S'il n'y avait pas eu la crise économique internationale, nous aurions eu en 2011 un budget fédéral en équilibre. En 2007 et 2008, les budgets globaux de l'État en Allemagne étaient équilibrés. Cela nous a fortement aidés, car cette année également, contrairement à beaucoup d'autres États dans le monde, nous ne dépasserons que de très peu le déficit de moins 3%, l'année prochaine ce sera un peu plus, mais juste seulement peu. Mais nous avons également la ferme intention de retrouver dans quelque temps les critères du pacte de stabilité et de croissance.
L'Allemagne est le seul pays que je connaisse en tout cas, qui ... non... ce n'est pas le seul pays que je connaisse, [rires dans le public] ... mais on verra ça tout de suite..., le seul pays qui, en plein milieu de la crise, a inscrit dans sa Loi fondamentale un "frein à la dette". Et si vous lisez jusqu'au bout ce qui est écrit sur ce "frein à la dette"... il y a bien eu des représentants du Bundestag allemand qui pensaient que c'était inacceptable d'un point de vue linguistique - c'est possible - [rires dans le public] - mais en revanche, c'est tellement détaillé qu'il n'y a absolument aucun échappatoire possible à ce "frein à la dette" ou presque ...absolument ...aucun - [rires dans le public]. Bien sûr, bien sûr, des précautions ont été prises dans le cadre de ce "frein à la dette" : si une grande catastrophe naturelle survient, aucun pays ne peut naturellement rester les bras ballants en disant : "actuellement, nous ne pouvons malheureusement plus aider personne, parce que ceci ou cela". Lorsqu'il y a une crise économique du genre de celle que nous avons vécue l'année dernière et que nous devons sauver des banques qui menacent de précipiter dans le gouffre l'ensemble de l'économie mondiale, on aurait la possibilité, sauf en cas de règles d'exception, de n'utiliser le "frein à la dette" que dans un cadre très limité.
Au niveau fédéral, en ce qui concerne l'endettement supplémentaire, nous devons atteindre au maximum 0,35% du PIB en 2016, c'est-à-dire à peu près 6 milliards d'euros, il s'agit ici des dettes structurelles, et non des dépenses exceptionnelles. Si, l'an prochain, nous atteignons 60 milliards de dettes structurelles, alors nous serons sur le sentier qui nous contraindra, d'année en année, à réduire les dettes. Dans le cas contraire, nous enfreindrions la Constitution de la République fédérale d'Allemagne.
Et un tel corset, il n'est pas possible de le serrer encore plus, c'est pourquoi nous nous trouvons ici devant une tâche extrêmement ambitieuse - les Länder devrons nous rejoindre en 2020 avec un endettement au niveau zéro - ce qui rentre bien dans le cadre du pacte européen de stabilité et de croissance. Pour cette raison, je souhaiterais que d'autres pays au sein de l'Union européenne ou même ailleurs dans le monde, se soumettent de la même manière à de fortes restrictions ".