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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 18:53

Le 14 septembre 2011, l'ancien président de la Commission européenne Jacques Delors était l'invité de l'émission "Questions d'infos" retransmise sur la chaîne parlementaire LCP, au cours de laquelle il a été interrogé sur la fameuse "Règle d'or" dont on nous rebat actuellement les oreilles, comme si c'était la panacée, telle la poule aux oeufs d'or ou la Toison d'or, qui balayerait comme par enchantement l'affreuse crise financière actuelle, et avec elle la dette de la Grèce, cette vilaine cigale imprévoyante qui se trouve bien dépouvue maintenant que la bise est venue.

 

Entre bise et bise, d'aucuns diront que la règle d'or, c'est le baiser de la mort ...

 

Dès lors, l'Européen convaincu qu'est Jacques Delors a résolu, dans sa réponse à  la question sur la règle d'or, de nous faire gentiment la démonstration du "foutage de gueule" que représente cette règle d'or en priant discrètement nos politiciens de deuxième catégorie d'aller se faire voir chez les Grecs. 

   

Ma foi, à 86 ans, il a toujours autant de panache et paraît bien plus lucide sur la question que maints chefs d'état, ici agités, là indécis, qui ne savent plus comment accompagner au mieux la dette à défaut de l'éponger en attendant que les élections se passent. 

 

Mais on peut se demander si Delors lui-même n'est pas plutôt mal placé pour faire la leçon aux autres, lui dont je me suis laissé dire par une juriste spécialiste en droit européen, que son action à la tête de la Commission européenne, en négligeant de mettre les garde-fous qui s'imposaient à l'époque pour garantir l'avenir de l'Union européenne, aurait bien contribué en son temps à l'étendue du bourbier qu'est devenue l'Europe libérale. N'avait-il vraiment rien vu venir?

Autant dire qu'il est facile de se montrer visionnaire vingt ans plus tard et de reprocher aux autres ce que l'on n'a pas fait soi-même quand on était aux commandes et qu'il était encore temps... 

  

Mais voici, dans le texte, l'avis de M. Delors dorénavant sur la "fameuse" règle d'or :

 

Rédaction : "Il existe un débat selon lequel tout irait mieux si tous les pays annonçaient et votaient une règle d'or et s'engageaient sur la maîtrise des déficits.

 

Delors -  "Une règle d'or, pour qu'elle soit valable, il faut qu'elle définisse bien ce qu'on appelle un déficit.

Prenons un exemple : un pays X a 96% de recettes par rapport à 100% de dépenses. Il se trouve que les 4 % de dépenses en plus sont des dépenses  d'avenir. Est-ce qu'il doit tout financer par les recettes de cette année? Est-ce que, puisque ces dépenses profiteront aux nouvelles générations, il ne peut pas emprunter? Vous connaissez, vous, une entreprise dynamique, industrielle, qui a réussi sans emprunter pour investir un peu plus? Donc, il faut préciser. 

 

La règle d'or, c'est un peu comme celui qui va à confesse et qui dit : je ne recommencerai plus...

 

On se fout du monde et pour la France, je n'en dis pas plus, la règle d'or, c'est un piège à cons pour l'opposition!

 

Rédaction :  Donc, la confesse, ça ne vaut rien et la règle d'or non plus? 

 

Delors - oui. Moi, si on m'explique... J'ai lu le texte français. Le texte francais :  on attend une loi organique. C'est dans la loi organique qu'on saura exactement comme on va faire! Je la cherche toujours, la loi organique...

Je répète mon mot en m'excusant de la grossièreté, mais des fois, il n'y a que comme ça qu'on se fait comprendre.

 

Rédaction: Qui est-ce qui nous prend pour des cons?

 

Delors - hum...c'est-à-dire : la règle d'or, ça fait rêver. La formule est bien choisie, c'est une formidable opération de marketing, mais derrière, c'est le vide.

 

Rédaction : mais l'idée que cela puisse rassurer les agences de notation?

 

Delors : Pensez-vous! Les agences de notation, elles continuent leur travail, ce n'est pas le diable, mais il n'empêche que si on avait une agence de notation européenne indépendante, qui aiderait le Conseil de l'euro à travailler et nos banques aussi, ce ne serait pas si mal...

 

Bref, on peut le constater, pour Delors, la règle d'or, c'est uniquement un "effet d'annonce".

 

Pour finir, Jacques Delors cite cette phrase de Mendès-France, à méditer en ces temps de pré-campagne électorale : "il est inadmissible que quelqu'un n'exécute pas les promesses qu'il a faites pendant la campagne électorale".

 

Ma règle d'or, ta règle d'or, sa règle d'or, notre règle d'or, votre règle d'or, leur règle d'or ... il n'a pas tort, c'est un piège à cons!

 

Et comme disait si bien Perceval : "C'est pas faux!"

 

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4 septembre 2011 7 04 /09 /septembre /2011 19:53

Régulièrement, la rentrée des élèves de 2 ans (espérons....) à ......beaucoup plus d'années se profile.... ça tombe généralement en septembre.... Généralement après des vacances..... Généralement à l'approche de l'automne....Enfin, pour la Grande rentrée de la nouvelle année scolaire.... Chacun sait que les élèves (et leurs enseignants, CQFD) bénéficient de longues et nombreuses vacances, scandaleusement réparties tout au long de l'année entre quelques heures de classe, et (soyons fous) de préparation de classe, pour les déjà nommés enseignants.... (on fait l'appel aussi chaque matin: enseignant Machin: PRESENT. (ah bon???)....).

 

Comme je fais toujours partie de celles (oui, on est en majorité, c'est indiscutable) dont l'ambition s'arrête à l'accueil des 2 à 3 ans.... il faut rappeler que parfois, il y eut des articles sur la rentrée des doudous, ou bien sur le manque d'entrain des doudous et surtout de la maîtresse...

Et bien, cette année, c'est la rentrée du sac doudou de la maîtresse. Une mienne amie m'en fit don, pensant avec raison que la rentrée se ferait ainsi plus douce et plus rieuse...

Bonne rentrée, sac doudou, enfants, parents, doudous divers, et bonne rentrée aussi à toute personne sortant de cette catégorie mais qui voudrait que l'année à venir se fasse douce, apaisée, indulgente et bienveillante.  sac doudou-copie-1

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2 septembre 2011 5 02 /09 /septembre /2011 00:00

Celui-là, je le ferai court.

Vous n'aviez pas assez envie de vomir?

Une petite visite sur le site d'Amnesty International....

saisir :Libye...

mais pas que...

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28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 11:29

 

 « Je suis bien placé pour savoir ce qu'est la réécriture de l’histoire … Et cependant, je me suis senti comme foudroyé lorsqu’en septembre 2002, à l’église St. Paul, le président Václav Havel a été salué d’une poignée de mains par [ndlr-le recteur de la Trinity Church de Wall Street] Matthews.

Havel, qui avait libéré son pays et lui-même du tissu de mensonges stalinien, qui avait dépeint ce qu’était la vie dans le mensonge public, est venu à St. Paul comme ce  lieu symbolisant l’authenticité humaine – et il est tombé dans le piège tendu par le tissu de mensonges de Matthews. Il en a été de même pour le président Bush à l’occasion du cinquième anniversaire, et il en sera de même pour le président Obama, lorsqu’il viendra avec Bush dans la chapelle, pour le dixième anniversaire [de l’attentat du 11 septembre 2001]. Ils n’ont jamais entendu parler du martyre de Lyndon Harris, il a été effacé de la mémoire collective pour tomber dans l’oubli. Qui sait si le nouveau recteur de la puissante église Trinity Church et le nouvel évêque de New York, oseront essayer de pratiquer la vie dans la vérité. » 

 

Ces paroles forment la conclusion de l’article écrit cette semaine dans l’hebdomadaire DIE ZEIT par Hartmut M. Hanauske-Abel, professeur en pédiatrie vivant aux USA depuis 1986 et membre de la paroisse de la légendaire chapelle St. Paul à Manhattan, au sujet du pasteur Lyndon Harris,  qui, voici dix ans déjà, avait fait de cette chapelle une infirmerie pour les premiers secours lors des attaques du 11 septembre 2001. 

 

Lyndon Harris était à l'époque le pasteur de cette chapelle St. Paul jouxtant les Tours jumelles de Manhattan et épargnée comme par miracle par les attentats du 11 septembre 2001. Tous ceux qui ont oeuvré dans l'enfer de feu et d'acier qui avait remplacé les Twins Towers de New York se rappellent, dit-on, l'abnégation avec laquelle il les a assistés dans leur travail harassant. Et il nous raconte alors comment son église a usé de stratagèmes dignes de l'inquisition pour le punir de son engagement en lui faisant tout perdre, santé, famille etc.  On y apprend comment Harris a fait de cette chapelle au passé d’ores et déjà légendaire, une infirmerie et un havre de paix, tandis que les éminences de sa riche et puissante église n'ont eu de cesse, plus tard, de s'acharner à faire payer au pasteur cette initiative.

 

La lecture de cet article  était d'autant plus bouleversante que va être commémoré dans quelques jours le dixième anniversaire des attentats du 11 septembre. Et si l'on en croit l'auteur, "l'homme d'église" soit-disant représentant de la charité chrétienne, qui accueillera cette année, à cette occasion,  le président Obama dans la chapelle de St. Paul, ne sera autre que le recteur Matthews, celui qui, nous dit l'auteur,  aurait contribué à anéantir le pasteur Harris au sens propre comme au sens figuré, en récupérant au passage les lauriers d'une gloire jamais revendiquée par le modeste pasteur Harris.

 

 La raison de cette aberration antichrétienne, demanderez-vous à juste titre ? Mystère. Mais peut-être que la débrouillardise et l’énergie fraternelle du pasteur de cette petite chapelle ont dû faire de l'ombre à la puissante église voisine, la Trinity Church de Wall-Street, et à ses managers en collerette anglicane, notamment le puissant Dr. Daniel P. Matthews.

 

 

Ah oui, le puissant Daniel Matthews, maître spirituel, nous dit-on, de Wall-Street et de ses directeurs financiers…Que faisait-il donc au matin du 11 septembre 2001?

Toujours d’après l’auteur de l’article, il préparait un entretien avec le futur chef de l‘église anglicane, Rowan Williams, dont Trinity Church à Wall Street est une des plus riches paroisses.

L’auteur de l’article rapporte que, selon des témoins de la paroisse de St. Paul, lorsque les avions se sont encastrés dans les Tours, qu’il s’est mis à pleuvoir partout des gens et des restes humains, que les tours se sont ensuite effondrées, et que le pasteur Harris s’évertuait à sauver les enfants du jardin d’enfants situé à proximité, le puissant Daniel Matthews ne se serait préoccupé ni de son invité ecclésiastique ni des enfants, mais, prenant ses jambes à son cou, se serait précipité vers le ferry conduisant à Taten Island puis vers le Sud où l’attendait une réunion scolaire prévue de longue date...

  Pendant ce temps, Lyndon Harris, s'activait dans cet enfer de cendres tout en donnant les derniers sacrements aux victimes et à ce qu’il en restait, respirait jour après jour, au côté des sauveteurs, les poussières nocives qui le rendront malade plus tard, et élaborait un plan. Car, se dit-il, s’il y avait bien les victimes, pour lesquelles on ne pouvait hélas plus rien, qu'en était-il des sauveteurs venus de toutes parts pour travailler dans le Pit, ce trou béant d’acier laissé par les tours et qui restera en feu pendant des mois. Qui allait donc les assister et les réconforter dans leur tâche ?

St. Paul étant resté indemne, tandis que tout autour, il ne régnait que stupeur et dévastation, Harris décida d’en faire un centre d'accueil et une infirmerie pour les sauveteurs.

 Ces centaines de sauveteurs qui n’avaient nulle part où se loger, sauf à St. Paul, pensait Harris. Il a donc décidé d'ouvrir la chapelle miraculée aux pompiers, policiers et équipes cynophiles, aux soldats et aux ouvriers de l’acier, aux milliers de sauveteurs venus travailler dans le no man’s land.

Il a même ouvert la tour de la chapelle aux administrateurs de la Trinity church que le recteur Matthews avait contacté par téléphone depuis son lointain abri pour demander que l’on sonne les cloches dans tout le pays. Ses désirs étant des ordres, les cloches ont sonné, faisant tournoyer douze fois la poussière blanche des tours mortes. Pour quelques instants, silence, recueillement.

Lyndon, de son côté,  a fait de St. Paul un refuge pour les sauveteurs qui y ont habité  pendant des mois, logés et nourris gratuitement, 24 heures sur 24. Des dons ont afflué de toutes parts, de toutes les communautés, religieuses ou pas, St. Paul étant le point de chute de ceux qui cherchaient réconfort et nouvelles de leurs disparus. Des camions entiers de chaussures arrivaient pour remplacer les semelles brûlées des sauveteurs dans le pit. D'autres avec de la nourriture pour les chiens sauveteurs, eux-mêmes équipés de sur-chaussures aux pattes. Bref, une logistique incroyable etait organisée et installée.  On faisait la cuisine dans la sacristie. Lyndon Harris, qui était le seul confident spirituel de la Trinity, avait fait installer une infirmerie pour soigner les pieds brûlés et prodiguer des massages pour le mal au dos des sauveteurs etc. La Nation a entendu parler de St. Paul. Lyndon Harris avait alors créé le plus récent monument national des USA, nous dit l'auteur. "En 2010, deux millions et demi de visiteurs se sont rendus à St-Paul."

 

Mais voilà, c'était sans compter avec le recteur Matthews, qui  a fini par rentrer de son échappée scolaire, le 17 septembre 2001. Et il a demandé réparation!

 

L'auteur nous dit qu'après avoir inspecté St. Paul, il aurait crié à l'hérésie et se serait déclaré indigné par la saleté provoquée par les allées et venues des gens venus se réfugier à St. Paul. "Qui sont ces individus bizarres?" aurait-il demandé. "Quand St. Paul redeviendra-t-elle une église?" aurait demandé son vicaire, Howard.  Lyndon aurait rétorqué : "Jamais ce lieu n'a autant été une église! ». 

 

Howard, pour toute réponse, aurait renvoyé une assistante de Lyndon et refusé aux travailleurs et à leurs familles le repas de Thanksgiving.

 

Lyndon, pour sa part, aurait recu l'ordre de ne pas parler aux reporters. La raison invoquée pour expliquer le courroux des dignitaires religieux, si courageux après la tempête:  les assurances de l'église anglicane Trinity ne couvraient pas les activités de Harris dans le pit.

 

Bon sang, mais c'est bien sûr! Enfer et damnation etc. Il fallait y penser! 

 

Pire: Matthews et Howard auraient affirmé que les dépenses engendrées par les sauveteurs à St. Paul étaient tellement élevées qu'il serait désormais  impossible de faire célébrer le Messie de Händel pour Noël dans la  Trinity Church, une tradition très appréciée des New Yorkais et jamais interrompue depuis 1770!

Mais si mais si!

 

 

Sans chercher à jeter l'anathème sur le recteur Matthews, force nous est de constater qu'au lendemain du 11 septembre, il plaçait ses priorités de manière plutôt étonnante et peu conforme aux valeurs chrétiennes telles qu'on nous les apprend sur les bancs du cathéchisme...  

 

 

 

Lorsque des documents ont néanmoins prouvé que, non seulement la Trinity church n'avait pas du tout souffert financièrement des mesures d'aides prises par Lyndon Harris, mais qu'au contraire, elle conservait un excédent d'argent, le recteur  Matthews a changé son fusil d'épaule et  accusé Lyndon de  manquement grave aux règlements. Toujours la fameuse antienne des assurances! Et il se serait servi de ce prétexte et de la présence de poussière sur le toit pour déclarer qu'il fallait fermer St. Paul immédiatement et en faire de nouveau "une belle chapelle". 

 

C'est vrai, ça! C'est l'emballage qui compte, non? Comment disait le chanteur, déjà? La misère est moins pénible au soleil des ors dépoussiérés? Enfin, un truc de ce genre...

 

 

Tout-de-même, cette décision a provoqué la colère des travailleurs de Ground Zero, mais rien n'y a fait, la chapelle a été fermée en 2002.

 

Ensuite tout serait allé très vite, nous dit l'auteur de l'article : tout aurait été "nettoyé" dans la chapelle, y compris les milliers de lettres des enfants qui étaient entassées dans la chapelle. 

 

Quand l'auteur de l'article, pédiatre de son métier, en a appelé, dit-il, au recteur Matthews pour récupérer au moins les lettres des enfants, qu'il considèrait comme un témoignage unique sur le drame de Ground zero et qu'il souhaitait analyser avec des collègues de l'université de Harward, il aurait assisté à une  scène pour le moins étonnante, qu'il raconte : lorsque Harris est venu s'adresser au pédiatre, celui-ci a vu Matthews exploser et lui dire qu'il préfèrerait détruire les lettres plutôt que d'offrir à Harris une nouvelle occasion de tirer gloire de ses actions [claim to fame dans le texte].

 

 Que sont devenues ces lettres, l'auteur ne le sait pas, il a eu juste le droit de les photographier avant qu'elles ne soient enlevées. Tous les objets témoignant des événements de l'époque ont été enlevés, nous dit-on. À leur place se trouvent dorénavant des artefacts et une galerie de photos que Matthews a fait installer et sur lesquelles il apparaît abondamment et en bonne place.

 

Lyndon Harris, lui, a été congédié dès octobre 2002, officiellement pour poursuivre ses études théologiques, mais sans salaire, sans assurance-maladie ni pour lui ni pour sa famille, alors que, nous dit M. Hanauske-Abel,  Matthews et ses collègues savaient très bien que, pendant son service au sein de l'église,  Lyndon Harris avait contracté une maladie des poumons, comme l'attestera un tribunal en 2008 : les dégâts subis sur sa santé ont été provoqués par sa présence constante sur Ground Zero, lorsqu'il a respiré 240 jours durant une poussière toxique. La juge aurait tenu à déclarer dans son procès-verbal le respect que lui inspirait son dévouement pour tous ceux qui étaient venus à St. Paul pour y chercher de l'aide. Bien que les écclésiastiques ne  fassent pas officiellement partie des travailleurs du Ground Zero, le case    522326 du World Trade Center Volunteer Fund a été attribué par le tribunal à Lyndon Harris.

 

Mais bizarrement, les responsables de l'église  semblent toujours incapables de trouver un emploi à Lyndon Harris dans tout le diocèse... encore une question de priorités, sans doute... 

 

Après deux ans passés dans la misère financière, on lui aurait finalement offert une place de pasteur à Harlem, mais dans un endroit où règnent la drogue et le crime. Anxieux pour sa femme et sa petite fille, Harris se serait vu contraint de refuser le poste. Toutes ses candidatures à d'autres postes auraient été refusées par l'église anglicane. Ses dettes auraient augmenté, la maison familiale aurait été hypothéquée et en 2005, son couple se serait séparé.

 

Enfin, en 2009, une église luthérienne lui aurait proposé une place et un logement. Il  aurait accepté.  

 

Ce n'était pas trop tôt!

Ah oui, mais... non!

Non, car au même moment, l'évêque Sisk aurait formulé une plainte auprès du diocèse pour manquements disciplinaires et avant même que Harris puisse être entendu, il lui aurait retiré l'habilitation à prononcer le service religieux et à diriger une paroisse. Comme Harris appartient à l'église anglicane, les luthériens n'auraient pas eu d'autre choix que de résilier le contrat passé avec Harris. 

 

Et voilà le travail!!!!!!!!!!!!! 

 

Stop! Encore?

  Encore!

 

L'auteur de l'article, décidément accablé (il n'est pas le seul à l'être) de voir tant de malheurs affliger son cher pasteur, poursuit ainsi:

 

 présent, quelques semaines avant que le monde ne commémore l'attentat du 11 septembre pour la dixième année consécutive, Lyndon n'a aucun endroit où loger à New York, il est banni comme ecclésiastique anglican et a été renvoyé par les luthériens."

 

Début août de cette année, il a cherché refuge chez sa soeur en Caroline du Sud.

 

Mais au fait, qu'est-il advenu des deux glorieux managers anglicans si fermes dans la "restructuration" de leurs "ressources humaines" genre pasteur Harris? 

 

Aux dernières nouvelles,  leur ascension vers les hauts sommets ecclésiastiques semblerait se poursuivre confortablement. Pour la gloire des cieux, sans nul doute. 

 

L'auteur de l'article nous confie que Samuel J. Howard, autrefois vicaire du recteur Matthews, a été promu depuis longtemps évêque anglican de Floride. Motif de sa nomination (défense de rire - ou de hurler) : "au titre de guide de la congrégation et du personnel de la Trinity Church et de la chapelle St. Paul dans la foulée des événements du 11 septembre 2001«.

Et son salaire annuel nous est même divulgué (pitié, n'en jetez-plus): 206237 Dollars.

Hanauske-Abel nous raconte que la petite paroisse de St.-Paul fait courir le bruit que sa première initiative en tant qu'évêque a été de faire mettre à sa disposition une maison privée et une cadillac ainsi que des cartes de membre de différents clubs.  En voilà un qui ne fera jamais partie des "ordres mendiants". Ah, ces mauvaises langues...

En 2004, le recteur  Matthews de la Trinity Church a célébré ses adieux, nous dit l'auteur,  dans la cathédrale de St. John The Divine, la quatrième église la plus grande du monde. Avec tout le tralala et les vins les plus fins et les plus chers. Pour le diocèse de East Tennessee, il est, nous dit-on, un »apôtre de l'espoir et de salut pour le Lower Manhattan après les attaques du 11 septembre«. Le soi-disant "héros de Ground Zero" ferait même preuve d'une modestie remarquable dans son prêche : » J'ai eu le privilège... de me sacrifier infatigablement.« Que c'est là une belle oraison qui mériterait bien une hagiographie de ce "saint-homme"!

  Il prétendrait même que l'ordre du British Empire qu'il a obtenu en 2005 lui aurait été remis en reconnaissance de son rôle éminent à Ground Zero, mais lorsque l'auteur s'est renseigné auprès du Royal Households and Honours Secretariat, pour savoir si cela était vrai, on lui aurait répondu que non,  Matthews aurait obtenu la distinction »pour ses services au sein du Commonwealth britannique«.

Voilà l'histoire telle que Hartmut M. Hanauske-Abel la raconte dans l'hebdomadaire DIE ZEIT. Si les faits sont tels qu'il les raconte, on ne peut s'empêcher de se sentir révolté par une telle injustice, voire une telle escroquerie ecclésiastique!

L'Injustice est non seulement pour le malheureux pasteur Harris, qui lui, leur a déjà accordé son pardon (voir extraít d'un discours prononcé par Harris - cliquer sur le lien), mais elle est symptômatique de l'abus de pouvoir de gens qui prétendent défendre des valeurs qu'ils bafouent quotidiennement et elle est une insulte à tous ceux qui commémoreront bientôt les attentats du 11 septembre, les yeux fixés sur St. Paul,  lorsque le président Obama viendra serrer la main du soi-disant "héros" de Ground Zero. Ce jour-là, si ce que raconte l'auteur de l'article est vrai, ce n'est pas seulement le président Obama qui tombera dans le piège d'un tissus de mensonges tendu par cette poignée de mains...

La messe est dite... 

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 23:34

Pour présenter HUBERT FELIX THIEFAINE, aujourd'hui : Lorelei sebasto cha: peu de mots, mais -entre autres- cette

vidéo (disponible uniquement en lien):

 

http://www.youtube.com/watch?v=FsEUefHD1QU&feature=related

 

ou bien encore celle-ci:

 

 

pour le plaisir tout simplement

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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 18:50

J'ai lu ces derniers jours dans la presse française que, suite à des fuites malheureuses lors des épreuves du BAC, certaines personnes bien intentionnées en ont profité pour remettre en question l'importance, voire l'utilité de cet examen.

Décidément, certains font feu de tout bois pour se rendre intéressants. Car enfin, on peut certes questionner la forme et la manière dont on fait passer le BAC de nos jours, en France, mais jeter immédiatement le bébé avec l'eau du bain me semble relever d'un comportement tout autant impulsif qu'inconscient.

 

Comment ? Voilà une France qui se voudrait subitement pionnière en matière d'éducation en choisissant précisément de jeter son BAC à la poubelle, tandis que les pays alentours, dont l'Allemagne, persistent à en faire, contre vents et marées, un événement à la hauteur de l'enjeu pour le bachelier : le sésame pour son avenir. Et alors que, justement, en Allemagne, l'événement est fêté comme il se doit : par un grand bal de fin d'année où sont conviés toutes les familles et connaissances.

 

 J'en ai fait tout récemment l'expérience. Mon fils vient en effet de  passer son BAC en Allemagne, que l'on appelle ici l'ABITUR. J'y voyais en premier lieu une affaire personnelle pour mon fils. Mais c'était sans compter avec l'organisation et les séances de révision et de préparation aussi bien entre élèves qu'entre élèves et professeurs, qui ont entouré cette phase de la vie des élèves de son lycée.  

 

Mais qu'est-ce qui fait donc que le BAC y est considéré comme un événement si important? Et surtout, comment y est-il organisé? 

     

L'élève qui a réussi à entrer au lycée (Gymnasium) après l´école primaire, achève sa scolarité du secondaire par trois années de préparation au BAC, dont la première est une année d'initiation suivie des deux dernières années où chaque partiel entre dans le calcul de la moyenne du BAC. Bref, il s'agit d'un contrôle continu au terme duquel l'élève passe l'examen écrit - un écrit dans ses deux matières fortes (options) respectives (Leistungskurse) et un écrit dans une autre matière de son choix. Ensuite vient l'oral, dans deux autres matières et le tout entre à peu près, si je ne me trompe, pour 30% dans la moyenne de l'Abitur. Comme on peut le constater ici, le lycéen a le temps de "bâtir" son examen sur deux années, autant par son talent que par un jeu de stratégie, car toutes les matières comptent d'une  manière ou d'une autre. L'Abitur requiert un contrôle dans toutes les matières, que l'on soit scientifique ou littéraire, chacun ayant donc le loisir de répartir ses coefficients comme il l'entend. 

 

Ainsi, l'Abitur est considéré en Allemagne comme une grande étape de la vie d'un(e) jeune Allemand(e)  et, une fois son BAC en poche, c'est non seulement toute sa famille qui fête l'événement, mais également  toute l'école lors d'un bal qu'elle a organisé, souvent dans un endroit chic ou branché où la robe de soirée est  quasi-obligatoire pour les bachelières  - mais pas pour leurs mères qui ne sont pas forcément en reste - et le costume pour les bacheliers, certains et certaines  venant y apporter leur propre note de créativité! 

 

Cela dit, je tiens à rassurer mes lecteurs et lectrices, le prix exigé pour la soirée est très abordable et, moi-même, qui fêtait donc le Bac de mon fils, j'ai simplement improvisé une tenue festive, tandis que certaines de mes amies   ont tenu à s'y rendre en pantalon. Orchestre, discours du proviseur et des profs sur la cuvée 2011, sur certains élèves fantasques aussi, discours également - souvent très provocateurs - d'élèves sur leurs profs et sur leur lycée, remise des diplômes, présentation du gros album du Bac 2011, édité par les élèves et répertoriant chaque élève et chaque professeur impliqué durant ces trois dernières années dans l'aventure. Autant dire que la soirée était animée! 

 

Et là, nous avons enfin réalisé : notre fils a le BAC ! - et même deux bacs puisqu'il a passé également, conformément à son programme, l'ABIBAC : deux bacs en un : l'Abitur allemand et le Baccalauréat français. Je  précise pour ceux que cela intéresserait, qu'il s'agit là d'un programme d'échange avec la France et que les élèves francais peuvent aussi passer l'ABIBAC en France.

 

Finalement, pour éviter toutes ces polémiques actuelles sur le BAC, je propose que l'on tire les leçons de ce qui s'est passé ces derniers jours en France pour accepter de réfléchir à nouvelles pistes susceptibles d'être explorées.  Par exemple: envisager un contrôle continu sur deux ans en plus de l'examen, ce qui rendrait moins intéressantes les fuites concernant les sujets du Bac. 

 

Et pourquoi pas : que les surveillants d'examen se fassent remettre les téléphones portables à l'entrée de la salle d'examen, comme cela est la norme en Allemagne et a été exigé de chaque candidat au bac allemand lors de toutes les épreuves que mon fils a passées dernièrement! Cette mesure, évidente, était connue de tous à l'avance et n'a posé aucun problème!

 

Moi je dis: Bac-chiche!

 

 

 

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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 17:20

51xo3lMANAL__SS500_.jpgDe retour d'expéditions livresques (entre-autres), le 51kzUkSLgtL SS500nain paléontologue que je suis a pu approcher d'un peu plus près l'histoire de la vie sur Terre depuis 3,460 milliards d'années.

 

Le premier ouvrage conseillé (1) présente par double page les communautés d'espèces-phares de gisements fossilifères caractéristiques d'une époque de notre planète. Les mêmes niches écologiques sont occupées par une multitude d'organismes différents et en même temps semblables... De l'Arthropleura, mille-pattes de 2 m, aux étranges Thylacocéphales, aux affinités problématiques (2), d'extinctions en glaciations, des Reptiles mammaliens aux Humains, ils sont tous là, aussi vrais que l'on peut les restituer aujourd'hui.

Enfin, pas tout à fait... Pour la première fois, nous avons accès aux couleurs de 2 espèces de dinosaures emplumés.

Une ou deux années ont suffi pour que de nouvelles découvertes rendent encore plus nettes les images des anciens occupants de notre monde consignées dans un nouveau livre (3) : le bien nommé "Guide de terrain des dinosaures ", non encore traduit de l'anglais, nous permettrait certainement de les reconnaître si nous pouvions les croiser dans ... Ah mais non ! Il n'y a plus de place pour des animaux de 35 mètres de longueur et de 75 tonnes ; mais on peut toujours rêver...

G.S. Paul n'a conservé que des espèces (assez ou bien) connues et en a éliminé bien d'autres qui étaient en fait des formes sexuelles ou des stades de croissance que l'on avait pris pour des espèces valides (déjà 735 quand même).

 

Pouvoir, des centaines ou des dizaines de millions d'années après leur disparition, faire des observations et corriger des erreurs concernant la forme, le développement ou la biologie des êtres vivants qui ne le sont plus est toujours étonnant. Ces ouvrages, intéressants aussi pour le passionné, car ils présentent en plus des dessins des fossiles dans leur état natif, des squelettes reconstitués, les nouveaux arbres évolutifs déduits des recherches génétiques récentes, ou des liens internet pour aller se renseigner sur les sites de découvertes, sont vivement recommandés pour mieux comprendre la place de l'Homme au sein du monde vivant actuel ou connaître l'aspect de la planète quand nous n'y étions pas.

 

                                                                                                                             Le nain paléontologue

 

(1)Évolution (Douglas Palmer / Peter Barrett, traduction Antonia Leibovici), 2009, Eds Trédaniel.

(2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Thylacocephala#Histoire_de_la_recherche_sur_les_Thylacoc.C3.A9phales

(3) Princeton field guide to dinosaurs ou Dinosaurs : a field guide, Gregory S. Paul, 2010, Princeton ou A et C Black publishers, au choix. 510YxguboxL__BO2-204-203-200_PIsitb-sticker-arrow-click-Top.jpg

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 17:54

  

Le 08 avril 1979, Wim Wenders est descendu d'un taxi à Manhattan et s'est rendu chez Nicholas Ray, mourant, pour tourner avec lui un film sur les dernières semaines de sa vie. Dans cette aventure cinématographiquement et humainement inédite d'un film qui, non seulement va à la rencontre de la mort, mais qui visionne de surcroît la mort organiquement au travail, ni le cinéaste ni le spectateur du film "Nick's movie - Lightning over Water" n'échappent au sentiment paralysant de la solitude de celui qui a accompagné brièvement la mort. Quelques semaines pour le cinéaste, à peine deux heures pour le spectateur. Le temps ne fait rien à l'affaire.

  

Voilà un film qui devait accompagner les derniers moments d'un ami, d'un mentor aussi. Un film qu'ils avaient convenu de faire ensemble, le cinéaste allemand, Wenders, et l'Ami américain, Nicholas Ray, pour poursuivre la création jusqu'au dernier souffle de vie. Comme le rappelle justement Bernardo Bertolucci dans un texte qu'il a rédigé en introduction au scénario du film publié en 1981 aux éditions Zweitausendeins, le créateur Nicholas Ray concentre toute son énergie vitale pour témoigner tout au long du film de ce que Proust appelle "l'incroyable frivolité des mourants".

 

Quelque trente ans plus tard, Wim Wenders a déjà commencé à travailler avec la chorégraphe et danseuse allemande Pina Bausch sur un film qu'ils voulaient faire ensemble, lorsque celle-ci décède brusquement. Ce film, prévu en collaboration avec Pina Bausch, devait être réalisé en 3D. Mais, si Wim Wenders a décidé néanmoins de réaliser le film, il lui a fallu le faire sans Pina Bausch. Le format 3D est resté, mais le film ne pouvait plus se faire de la même manière. La mort s'était immiscée entre eux. Finalement, Wenders a réalisé le film. Différemment, bien sûr.

 

Impossible de raconter un tel film, il ne se raconte pas, il ouvre des fenêtres.

 

Ne pouvant plus dorénavant se chercher et se correspondre l'un l'autre dans le film, comme Wenders et Pina Bausch l'auraient sûrement fait, Wenders a cherché ce qu'il y avait de lui en elle et ce qu'il y avait d'elle en lui. Au lieu de faire un simple hommage à son amie disparue, il l'a fait revivre en les cherchant eux-mêmes. Il a dû, certes, faire le film sans elle, mais il l'a fait avec elle.

J'ai lu ça et là des critiques de cinéma lui reprochant d'avoir fait un simple film à la gloire - même si justement méritée - de Pina Bausch, sans avoir vraiment fait un documentaire approfondi de recherche artistique sur le travail de Pina Bausch. Ces critiques m'étonnent. Wenders a beau en effet insister sur l'avenir certainement radieux du 3D dans les documentaires, artistiques ou autres, il n'a pas réalisé un simple documentaire avec "Pina - dansez dansez sinon nous sommes perdus".

 

  

 

Wenders a bâti sur un scénario précis un film dans lequel les chorégraphies de Pina Bausch, ses mises en scène, ses lieux de "création", traduisent peu ou prou les mêmes visions, les mêmes interrogations métaphysiques, philosophiques et la même approche artistique que celles de Wim Wenders, l'une par son "Tanz-Theater" (danse-théatre), l'autre par ses films. Il n'est pas surprenant d'apprendre que ces deux-là ont été amis. Tout semble les rapprocher.  Sans pour autant nous plonger dans l'étude approfondie de l'histoire de la danse, force nous est de constater que ce qui a démarqué Pina Bausch des autres chorégraphes, c'est qu'elle aborde une nouvelle dimension, en créant des mises en situation notamment au moyen du Tanz-Theater (Danse-Théatre).

  

Dans ce film, le langage fait partie du cycle de la danse, il est dans les corps, il  est celui des corps. En témoignent les voix off en décalage avec les danseurs : au milieu des séquences de danse, chaque danseur apparaît face à la caméra, son visage immobile et muet, tandis que sa voix off évoque son expérience artistique et humaine avec Pina. La voix off, le visage du danseur sont le prolongement de la séquence de danse. 

 

On se souvient, en regardant "Pina", des trains suspendus qui passaient et repassaient dans le film "Alice dans les villes" (1974) de Wenders, une sorte de road-movie sur l'errance, la dérive, à la forme inédite pour l'époque. Ce film constituait le premier volet d'une quête de voyage qui continua avec "Faux Mouvement" (1975) et "Au fil du Temps" (1976). "L'Ami américain" (1977) en fait également partie. Toute la filmographie de Wenders se retrouve transfigurée dans "Pina", l'oeuvre de Wenders consacrée à Pina Bausch.

 

C'est en effet parce que Wenders pousse sa recherche cinématographique plus loin, non pas en utilisant platement les chorégraphies de Pina Bausch et ses danseurs au service d'un simple documentaire-hommage, mais en plongeant la caméra dans la "dimension Pina", dans la chair des danseurs et en mettant une autre dimension, la 3D, au service de la "dimension Pina". Un peu comme lorsqu'on regarde le tableau de Courbet, L'Orée de la Forêt (1856), et que de loin ou de près, on ait toujours une vision claire, mais qu'au fur et à mesure que l'on se rapproche du tableau, on voit tout autre chose en se rapprochant, comme cette impression qu'en avançant un peu plus, on va entrer dans le tableau et passer derrière l'arbre. C'est un peu cette impression que l'on a en regardant les danseurs "évoluer". On sent leur peau, le tissu de la robe ou la chemise coller à leur peau. La danse n'est plus seulement visible, elle est sensible, organique. Le danseur fait exploser non seulement des émotions, mais le décor sur lequel se modèlent ces émotions. Et les émotions se refondent dans le décor.

Toutes les sensations s'entrechoquent. Elles peuvent être violentes.  Jamais je  n'avais vu exprimer auparavant dans la danse, de cette manière, la joie, le désespoir, le viol ou le racisme, pour ne citer que quelques séquences du film.  

Il y a une scène, à la fois burlesque et hallucinante, qui mériterait à elle-seule que l'on aille voir ce film: celle d'une femme qui entre dans un train (suspendu ou non? ) avec un grand oreiller blanc. Sans pour autant raconter la scène, je n'ai pu m'empêcher de penser à Godzilla (que par ailleurs, je n'ai vu que de loin sur le petit écran...).

 

La scène qui m'a le plus marquée? Plusieurs, mais surtout celle où, dans un paysage de terre battue avec un étang d'eau semblant lutter pour sa survie, une femme porte un homme sur son dos tandis qu'en arrière-plan, une femme en robe rouge porte, sur son dos également, un arbre.

  

Le film, qui s'ouvre sur le thème des quatre saisons, l'interprétation du "Sacre du printemps", se referme sur le même thème. Avec le rouge, la robe rouge, en filigrane.

Mais la boucle n'est pas bouclée. Tout ce qui s'est passé entre-temps, déborde du cadre et, telle la femme qui plonge comme un reptile dans les bras en cercle de l'homme pour disparaître en lui, les scènes replongent dans le souvenir du spectateur qui quitte la salle obscure. 

 

Décidément, avec Pina Bausch et Wim Wenders, la danse et le cinéma se rejoignent au pays des merveilles de ce film 3D.

 

Je vous renvoie à un excellent article de Jean-Michel Frodon sur le film de Wim Wenders, Pina, le grand-oeuvre de Wim Wenders. (cliquer sur le titre de l'article)   

 

   

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 22:33

Oui, j'ai lu le prix Goncourt 2009 (pas celui de 2010: ne comptez pas sur moi pour lire un livre de ce Houellebecq qui m'énerve), et j'en suis restée toute moulue.

Le livre de Marie Ndiaye est très bien écrit, cela fait du bien de temps en temps de retrouver des phrases de 10 ou 15 lignes avec des subordonnées, mais ce livre ne nous laisse aucun espace, aucun temps pour respirer, pour sourire, pour aimer.

Un seul mot me vient: c'est un livre cru.

Que de dureté, pas une once d'humour, de tendresse, pour se reposer, pour récupérer.

C'est là que la puissance de l'écriture exerce tout son pouvoir: le lecteur souffre autant que les personnages sans aucune échappée possible. La souffrance physique ou  la faiblesse du corps des personnages nous tenaille , nous lecteurs prisonniers de l'écriture.

Il vous semblera peut-être complètement saugrenu de ma part de vous dire que je me suis sentie dans le même état physique et moral qu' après le film Le dernier tango à Paris de Bertolucci ou le film Querelle de Fassbinder : Au secours! Un peu de tendresse SVP, je ne me sens pas bien!

Voilà, je ne sais que dire de plus: ce livre m'a dérangée, peut-être que l'auteur a en cela atteint son objectif, je ne sais pas, mais ce livre, et là c'est certain , je ne le relirai pas.

Naine mitrhril: peut-être trop fleur bleue?

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 22:23

Si vous voulez vous détendre 10 minutes avec un humour délirant et drôle, n'hésitez pas avec ce livre (oui, je sais: à partir de 4 ans, mais il faut rester jeune toute sa vie!!).

Les 7 ours nains rentrent du boulot éreintés et que trouvent-ils dans leur lit? Une géante!

Qui vont-ils appeler à la rescousse? Un prince bien sûr, ou le vaillant petit tailleur, mais le joueur de flûte d'Hamelin s'en mêle et quelle idée de laisser trainer une pomme empoisonnée...quel méli mélo mais que c'est rigolo!!!

En bref: BRAVO à notre Émile Bravo pour ce livre plein d'humour et au dessin très séduisant.

Naine mithril qui tente de rester jeune.

 

Il existe plusieurs tomes aves d'autres contes revus et déformés.

Couverture bd 2020620189

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