(Suite du premier article...).Toutes les nations possédant des réserves énergétiques à base de carbone (charbon, gaz naturel, pétrole ou autres schistes bitumineux) comptent les valoriser jusqu’au bout : les vieux gisements produisent à nouveau tant ils sont redevenus rentables et de nouveaux sont avidement prospectés (1).
Les conflits inter-états pour la souveraineté des richesses sous-marines ou souterraines ne cessent d’enfler (2).
Peu de chances, donc, que l’emploi des énergies fossiles ne viennent à baisser... Peu de chances aussi que la montée des températures, qui s’accélère, ne vienne à ralentir.
Inévitablement, le niveau des eaux continue à monter ; le GIEC (3), d’habitude à la botte des pays industrialisés qui veulent continuer à polluer, les a surpris en prédisant entre 60 et 90 cm de hausse pour le 21 ème siècle.
Ce sera trop tard pour les Tuvalu, les Maldives, le Bangladesh ou une partie du Vietnam déjà à moins d’un mètre au dessus de l’eau.
Les mouvements de population induits engendreront des guerres et sans doute une considérable détérioration de la biodiversité, agravée par la nécessité de nourrir bientôt 7 milliards d’humains en renonçant à toute jachère ou espace non protégé et inexploités.
Les sols, au moins à 70 % épuisés dans les zones cultivées ne pourront produire sans traitements lourds (4).
Mis à part le trou de la couche d’ozone, à peu près stabilisé par l’emploi moindre des gaz chlorés, et favorisé par le froid, qui devrait donc se résorber progressivement, ainsi que l’ouverture de territoires libérés du gel (aïe la Laponie...), et qui ne seront sûrement pas partagés par les pays du Nord, les effets positifs de cette évolution ne semblent pas nombreux.
On croyait, il y a peu encore, qu’il faudrait une centaine d’années pour terraformer Mars, pouvoir la saccager comme notre planète... Désormais, certains craignent qu’il en faudra 1000 fois plus (5).
Je ne me fais aucun souci pour notre genre, mais quelle valeur pourront avoir les millions d’espèces qui étaient là avant nous (6) ? Bien sûr, elles sont “foutues”, comme dit Yves Coppens à propos des grands singes, mais est-ce bien une attitude “humaine” ?
Après nous, le déluge ?
Le nain paléofuturologue.
(1) Le Groenland a récemment organisé un scrutin qui préparait son indépendance vis à vis du Danemark, qui, pour le moment, perfuse son économie, grâce à la découverte de nouveaux gisements de pétrole (et de métaux, et de...) qui devraient lui assurer l’autonomie.
(2) Combien de temps tiendra le statut quasi miraculeux de l’Antarctique, si riche de promesses ?
(3) Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat, mis en place en 1988 à la demande du G7.
(4) Évoquer ici les OGM, qui n’ont en rien prouvé qu’ils pouvaient apporter une contribution quelconque, ne me semble pas approprié ici.
(5) Il me plairait à penser que l’Humain, animal comme les autres, finira par limiter sa démographie. Mais comment effacer 100 000 ans de natalisme forcené, ancré dans les religions et les comportements sociaux, ayant permis de coloniser tout habitat disponible avec le maximum de descendants possibles ?
(6) D’aucuns diront que 99 % des organismes terrestres ont disparu ces derniers 4 milliards d’années, alors, un de plus ou de moins...